she feels in italics and thinks in CAPITALS (ig)

PSEUDO/PRÉNOM: ivy, ou appelle-moi méchante sorcière si t'y tiens    ○ ÂGE, PAYS: vingt-ans chez les belges ○ CONNEXION: en semaine, pas trop les week-ends ○ VOTRE AVIS SUR LE FORUM: jolem    ○ CRÉDITS: fyeahgemmaarterton, fauve AUTRE: je   les smileys.

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"Serrez-vous les enfants ! Leo, lâche la queue de cheval de ta soeur tout de suite ! … A droite, plus à droite, - l'autre droite, Ignacia ! - on ne voit pas le château gonflable. Encore un peu… Stop, c'est bon. Souriez… Merde, Iggy, tu as fait tomber ton esquimau sur ta robe blanche ! [Lisa, enfin !] Je veux dire "zut, Iggy". Zut zut zut. Okay, oublions, mets ta main sur ton ventre, ma chérie, qu'on ne voie pas la tache. Super, comme ça, voilà. Bon, souriez maintenant. […] POUR L'AMOUR DU CIEL LEO, QU'EST-CE QUE J'AI DIT AU SUJET DE LA QUEUE DE CHEVAL ?"

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Code:

Monsieur, pour conserver ma gloire et mon estime
-    Désobéir un peu n'est pas un si grand crime.
                                       (edmond rostand)

Et quand ils lui demandent, car ils le font tous, pourquoi elle méprise tant les hommes, elle ricane. Elle prend une longue gorgée de vodka pamplemousse, les épaules jetées en arrière pour dévoiler les clavicules, et le repose dans un claquement sec sur le comptoir. Elle répond, invariablement "parce qu'aucun d'eux ne m'a jamais donné de raison de ne pas le faire". Elle exclut mentalement son frère du lot, mais c'est simplement car ce dernier tient d'avantage du dieu que de mortel de chromosome XY. Elle baisse le regard, le relève – et c'est le moment de l'amorce. Ils lui demandent, d'une façon plus ou moins subtile en fonction de l'individu, si elle désire passer quelques heures avec eux, et si ils ont su formuler ça intelligemment, peut-être qu'elle les suivra. Alors qu'elle les accompagnera vers leur voiture, le pas lent et les hanches rondes, elle y songera, invariablement. A cette nuit, où elle rentrait chez elle, les stilettos dans une main, ce qui lui restait de dignité dans l'autre. L'eye-liner qui formait des semblants de larmes sous ses paupières. L'endroit où la voiture était garée était déjà inhabituel en soi, il la mettait toujours dans l'allée. Elle s'était arrêtée, à cinq mètres, et avait vu son père déposer des baisers dans la nuque d'une inconnue. A peine plus âgée qu'Iggy ne l'était à l'époque. Elle riait à gorges déployées, comme au ralenti, mais Iggy n'avait pas le son, à travers les portières de la voiture. Juste l'image. Les personnages de films, dans cette situation, disparaissent toujours en catimini, après avoir plaqué une main choquée sur leur bouche ouverte, et s'en vont sangloter en secret. Mais ce n'était pas son genre à elle. Elle marcha jusqu'au capot, et abattit ses deux mains à plat sur la tôle, dans un claquement sonore. Deux paire d'yeux affolés se tournèrent vers elle, mais elle n'en regarda qu'une. Elle savait que l'eye-liner flou devait lui donner un côté effrayant, et elle se félicita d'avoir dépassé son couvre-feu de presque quatre heures. La mâchoire raide, le regard froid, elle grogna. En s'en allant, une poignée de secondes plus tard, elle s'arrangea pour que le talon de son stiletto, qu'elle tenait toujours du bout de la sangle, aille rayer en beauté la carrosserie de la nouvelle voiture de Papa.

Et ils lui demandaient pourquoi elle méprisait les hommes ?
Please. Que peut-on bien faire d'autre avec eux ?

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FROM IGGY: Un nouveau bar à champagne vient d'ouvrir à AC. T'es libre ce soir ? All in, aux frais du paternel.
FROM LEO: Tu sais qu’on a plus de chance d’être tué par un bouchon de champagne que par un animal sauvage ? Cette info me paraissait importante pour toi, vu ta peur démesurée pour les ours et ton amour inconditionnel pour le Dom Perignon.
FROM IGGY: Je passe te chercher à 9h.

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Code:

- Un poète est un luxe, aujourd'hui, qu'on se donne.
- Voulez-vous être à moi ?
- Non, Monsieur, à personne.
                                       (edmond rostand)

Mais lui, il était au-dessus du lot. Il sentait les jours de pluie et l'océan. Et pourtant, malgré toute cette flotte, il avait des flammes dans le regard. Quand il le posait sur elle, elle partait en fumée. "Don't look at me like that." "Like what?" "Like I'm a prey. […] I'm not a prey." "And what are you?" "A lionness!" "All right, then come here, show me those claws." Il l'attirait par la taille, et faussement énervée, elle ouvrait grand la bouche pour le mordre dans le cou. Il riait, sa voix grave remplissant la pièce et, pendant une seconde, il donna envie à Iggy de rêver d'absolu. De s'installer entre ses bras, qu'il gardait continuellement serré autour de sa taille, que ce soit pour l'allonger sur les draps ou la retenir quand elle tentait de s'échapper, hurlant telle une furie. Il était devenu son monde, ce crétin. Ça la terrifia. Elle ne voulait pas être sa mère. L'épouse, la fidèle, la sage compagne, qui avait naïvement façonné toute sa vie autour d'un monstre. Alors elle répandit son venin, petit à petit, insidieusement, inconsciemment au début. Lui fit regretter d'avoir osé la rendre vulnérable. Ce fut elle qui créa le bûcher, mais ce fut lui qui craqua l'allumette. Il alla glisser ses bras autour de la taille d'une autre. Il lui donna ce qu'elle n'avait pas encore réalisé qu'elle cherchait : une échappatoire. La sortie de secours des grands brûlés. Il avait fait d'elle la pire créature qu'elle aurait pu imaginer. Il avait fait d'elle sa mère.

Et ils lui demandent pourquoi elle méprise les hommes ?
…
Pourquoi pas ?