-★- il est grand temps de rallumer les étoiles.

Elle lisait un livre appuyée sur son oreiller, lorsque la porte s'ouvrit en grand sur sa soeur. La brunette commençait déjà à faire l'inventaire de la garde-robe de sa cadette afin de lui choisir une tenue élégante. - Je peux savoir ce qu'il t'arrive ? L'aînée défit un bustier de son cintre et le jeta sur la blonde, froissant les pages du roman. - On va à la soirée du match, dépêche-toi. Vittoria fronça les sourcils. - On ? Depuis quand tu m'inclus dans tes plans sans me demander mon avis ? Elle se leva néanmoins de son lit et se détailla dans le miroir, la robe posée sur ses vêtements. - Trop décolletée, asséna-t-elle. Mais sa soeur ne l'entendait pas de cette oreille, et optait déjà pour la paire d'escarpins, le collier et les boucles d'oreilles. Tant pis pour la coiffure, elles n'avaient plus le temps. - Tu ne le croiseras pas, Tori, je te le promets. Il dore sous le soleil des Hamptons. Vittoria déglutit. Elle ressentait encore un petit pincement au coeur à l'évocation de son ex petit ami. Elle appréciait les efforts de sa soeur pour lui faire oublier sa récente rupture, mais elle n'arrivait pas à faire le deuil de ses sentiments, moins encore à le supprimer de sa liste de contacts. - Je prends mon livre. Sa soeur gagnait toujours la partie. Elle pouvait essayer de rétorquer, mais elle savait que l'entêtement de la brune lui donnerait l'avantage. Elle s'engouffra dans la limousine louée pour la soirée. Si elle tenta de se montrer intéressée par les discussions de ses amis, elle profita des retrouvailles de sa soeur avec son petit ami pour s'éclipser dans un coin, suffisamment éclairé pour déchiffrer l'encre noire, à l'abri de la cohue. Elle se glissa dans ce bain de foule quelques instants plus tard afin de commander un rafraîchissement au bar. - Un jus d'orange, s'il vous plaît. Elle dût le répéter plusieurs fois de suite au serveur, que le bruit dérangeait. S'apprêtant à saisir le verre sur le comptoir, une voix masculine l'interrompit brusquement. - Je te le déconseille si tu ne tiens pas à danser sur les tables. Elle mit une main devant sa bouche, réprimant un petit rire, et repoussa le jus de fruits. - Vittoria, enchantée. Elle lui tendit une main amicale. - Ton sauveur, princess. Elle le regarda un long moment en silence, souriante, avant que sa soeur n'accroche son bras. - Je dois y aller. À bientôt je l'espère, Dean, susurra-t-elle en jetant un bref coup d'oeil au dos de son tee-shirt, après lui avoir griffonné ses dix chiffres sur une serviette en papier.

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Elle tirait légèrement le rideau et le referma en apercevant son fiancé, se glissant derrière la porte avec un petit paquet entre les mains. Après l'enterrement de son grand-père et soumis depuis quelques mois au stress des préparatifs de la cérémonie, elle voulait lui offrir une soirée agréable, rien que tous les deux. - Quelle élégance ! souffla Dean en entrant dans leur maison. Vittoria tourna sur elle-même et regarda fièrement leur intérieur, décoré dans une ambiance feutrée. Il lorgna quelques secondes sur le cadeau qu'elle tenait fermement. - Tu vas froisser le papier à force de t'y accrocher. Elle se mit à rougir et tendit l'objet au brun, qui ne se fit pas prier pour l'ouvrir. La montre à gousset de son Grandpa. - J'ai passé la journée avec ta mère, confia-t-elle sur un ton un peu timide. Elle l'avait aidé à trier les cartons dans lesquelles se cachaient des trésors répartis entre les trois membres de la fratrie. Elle enroula ses bras autour du cou de Dean qui, cependant, repoussa son étreinte. - Ça ne te plaît pas ? Il s'approcha pour déposer un baiser sur son front, et elle se sentit rassurée. - Je vais avoir du mal à t'abandonner pour la soirée. Elle jeta un bref coup d'oeil au four toujours allumé, essuya discrètement une larme roulant sur sa joue. Elle le prit de court lorsqu'il lui proposa d'annuler, de ne pas se rendre à ces retrouvailles. Il devait y aller. Il ne pouvait pas rester tout le temps à ses côtés, et elle savait qu'il se réjouissait autant de revoir ses amis. Ce n'était que partie remise. - De toute façon, le gâteau est raté. Va t'amuser, j'en profiterai pour essayer ma robe. Ça porte malheur si tu me vois avant. Elle se voulait convaincante, malgré les sanglots qui menaçaient de la trahir à chaque minute. Elle s'efforça de sourire et le raccompagna dehors. Sous le porche, les bras sur sa poitrine pour se protéger de la légère brise, elle le suivit des yeux, même après l'angle de la rue.