l'attrape coeur.

- marla davis
L'homme qui tombe, rien ne lui permet de sentir qu'il touche le fond. Il tombe et il ne cesse pas de tomber. C'est ce qui arrive aux hommes qui, à un moment ou à un autre durant leur vie, étaient à la recherche de quelque chose que leur environnement ne pouvait leur procurer. Du moins voilà ce qu'ils pensaient. Alors ils ont abandonné leurs recherches. Avant même d'avoir vraiment commencé.
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PRÉNOM, NOM: on l'a appelé Davis pendant de nombreuses années. elle était Marla, la petite dernière de cette famille sans histoire, de ce nom que personne ne connait. pendant un autre temps, elle a été femme de, épouse d'un nom que beaucoup aimaient dire du bout des lèvres. les gens ont oublié le mari, elle est redevenu jeune fille, elle a reprit le nom qu'on lui donnait enfant. la petite Davis. ○ AGE, DATE ET LIEU DE NAISSANCE: elle a vingt neuf ans maintenant, née un quinze avril dans la banlieue de Londres. ○ ORIGINES ET NATIONALITÉ: ça s'entend encore parfois, cette manière qu'elle a de prononcer les mots, elle l'enfant de l'Angleterre, mâchant les syllabes. ses parents ont toujours été fervents défenseurs de la monarchie anglaise, eux les anglais depuis de trop nombreuses générations Marla elle est comme eux, anglaise, simplement. ○ MÉTIER/ÉTUDES: elle n'était pas bête Marla, seulement pressée par le temps. dès qu'elle a pu, elle a cherché un travail, elle a cherché à aider cette famille qui lui était si chère. le soir après l'école, elle servait des burgers dans le fast-food du coin. elle a arrêté les études tôt Marla, elle aurait pu aller loin si elle avait voulu, mais c'était le problème, elle voulait pas. depuis toujours elle sert des gens, elle sourit en se frayant un chemin parmi les tables. ça lui plait bien. ○ SITUATION FINANCIÈRE: elle a été mariée à l'homme qui gagnait beaucoup. au moment du divorce, elle a récupéré une partie de son argent : le partage des biens qu'ils disaient dans les papiers. elle avait plein de projets pour les billets verts de Silas, et puis finalement, elle a refusé de s'en servir. elle a signé en bas du chèque, et remis la totalité de l'argent à la première association dont elle a croisé la route. pas par conviction, seulement par besoin de se débarrasser de cet argent. depuis, elle vit de son petit salaire et c'est amplement suffisant. ○ STATUT CIVIL: elle a été amoureuse d'abord, et puis elle a été marié. rapidement, elle a été maman, et puis elle a été heureuse. Marla resplendissante de cette vie de famille si réussit. elle aimait l'homme, chérissait l'enfant. et puis Nora est partie. Marla ne dit pas "morte", jamais. Nora est partie, Marla s'est brisée, petit à petit. d'astre rayonnant, elle est devenue fleur fanée. elle a cessé d'aimer, parce qu'elle n'en était plus capable, et peut être aussi qu'elle n'en avait plus envie. les âmes séparées, brisés, ils ont finit par divorcer deux ans plus tôt. depuis peu Marla, elle partage son bras avec un type marié, rencontré par hasard, persuadée de laisser ainsi de côté sa vie d'avant, qu'il l'enveloppe dans le voile rassurant du renouveau. mais on n'oublie pas, jamais. ○ SITUATION FAMILIALE: les Davis père et mère, ces êtres si chères au coeur de Marla, malgré les sombres secrets qu'ils cachent. depuis toujours, ils ont mis la famille au centre de tout, leur famille modeste, sans saveur et sans histoire. le couple Davis n'existait qu'à travers ces deux petites filles, Marla la cadette. aujourd'hui loin les uns des autres (les parents en Angleterre, la soeur mariée à un française, et Marla en vacances à Cape May), Marla n'en reste pas moins attachée à sa famille, et elle correspond toujours régulièrement avec eux. après tout, ils sont tout ce qui lui reste depuis que Nora n'est plus là. ○ TRAITS DE CARACTÈRE: naturelle, curieuse, drôle, douce, patiente, généreuse, loyale, possessive, rancunière, réservée sur sa vie privée, indépendante, déterminée, nostalgique, lunatique, cultivée, sarcastique, manque de confiance en elle, maladroite, empathique, pudique sur ce qu'elle ressent. ○ AVATAR: Sarah Gadon. ○ GROUPE: THE REST OF OUR LIVES ON HOLIDAY.

○ first time that I felt connected to anything.

Marla ses parents, c'est des gens modestes, des gens comme on en croise à chaque coin de rue. Alors Marla, un peu de la même manière, c'est une personne ordinaire. Elle porte pas de robes hors de prix, elle ne fantasme pas sur le dernier sac Chanel. Marla, elle aime la vie, ou alors elle l'aimait. Aujourd'hui, elle se fond dans le décor, avec ce regard parfois éteint, ses traits tirés, et son corps d'oisillon chétif. -- Les Davis pendant l'enfance de Marla ont toujours accumulé les dettes. Ils manquaient d'argent au point de fuir chez les voisins quand les huissiers venaient frapper à la porte. D'abord ça a amusé les deux petites filles, et puis elle ont compris et ça leur a noué le ventre. Elles se cachaient sous les canapés avec leurs poupées pour ne pas qu'on les leurs enlève. -- Elle n'a jamais apprit à conduire, d'abord par manque de temps et d'argent, et puis finalement, par manque d'envie. Le matin, elle sort son vélo pour aller travailler, couvre son corps de plusieurs épaisseurs de vêtements. Y en a qui aime monter le son de l'autoradio avant d'aller travailler, Marla elle, elle aime pédaler dans l'herbe. -- Elle s'est mariée jeune, c'est ce que certains lui ont dit. Les gens aiment donner leurs avis sur tout. Aujourd'hui parfois, elle regrette de l'avoir aimé si fort, la chute n'en a été que plus douloureuse. Parce qu'avec le temps est né l'enfant tant désirée, cette petite fille d'une douce fragilité, devenue centre de leur monde en commun. Elle avait les plus beaux sourires du monde. Elle avait le parfum de l'amour, la douceur de l'enfance. Et Nora est partie. Marla n'en parle pas, Marle n'explique pas. Nora n'est pas morte, elle est partie. La flamme s'est éteinte, les amoureux ont sombré. Parce qu'en Silas, elle voyait Nora, tout le temps. Parce qu'il a changé, qu'il est devenu sombre et qu'elle ne l'a plus supporté. Aujourd'hui encore, les gens disent qu'elle s'est marié trop vite, que ça explique qu'aujourd'hui ils ne s'adressent plus la parole. Ils se trompent. Silas ressemblait trop à Nora. -- Petite fille Marla, elle voulait devenir funambule ou encore danseuse étoile. Poupée resplendissante. En grandissant, elle s'est imaginée écrivain, elle l'enfant qui lisait des livres. Et puis finalement, c'est en servant les gens qu'elle s'épanouit. Elle sourit d'une jolie manière, rayonnait il fut un temps. -- Elle garde une boîte à chaussures avec quelques affaires qui appartenaient à Nora. Des jouets pour la plus part. Ca va faire deux ans qu'elle n'a pas soulevé le couvercles poussiéreux. -- Aussi loin qu'on puisse s'en souvenir, Marla à toujours été cet astre resplendissant, cette princesse à l'allure fragile et qui pourtant se démarquait par sa force. Elle souriait de la plus belle des manières, riait dans les silences, courait pieds nus dans l'herbe en hurlant combien la vie était belle. La Marla d'aujourd'hui est un tableau plus gris, plus fade. Effacées les couleurs, c'est les cernes qui marquent le dessous de ses yeux, ses ongles rongés qui viennent accueillir vos caresses. Elle n'en parle pas pour ne pas déranger, mais dans sa poitrine c'est un feu brulant qui s'entend, mélange de souffrance et de haine. -- Marla serveuse de café, fille au tablier, n'en ai pas moins cultivée. Amoureuse de littérature, passionnée de cinéma. -- Cape May, c'est ses vacances, l'oxygène dont elle manque depuis trop longtemps. Cape May, sa soeur lui a dit par téléphone qu'elle devrait en profiter pour vivre à nouveau. Alors Marla essaye, de vivre à nouveau.

○ light up as if you have the choice.

- deux ans plus tôt -

A la tombée de la nuit, la véranda est seulement éclairée par la douce lumière de la lune. En tailleur sur un vieux fauteuil de cuir, elle n'a pas prit le temps d'allumer. Ses doigts resserrés autour d'une tasse de café brûlant, elle tourne les unes après les autres les pages d'un album photos posé devant elle. L'album était caché sous une pile d'autres livres, sûrement sa faute à Lui, qui aura voulu rendre invisible le peu de clichés qui reste, imprimés sur papier glacé. Elle a la gorge nouée, alors que ses doigts effleurent le papier. Elle ne parle pas, à quoi bon, la maison est déserte à l’exception du chat des voisins qui va et vient dans le jardin. Marla n'en parle plus, lassée d'entendre les autres lui répondre « bien sur que c'est triste, mais il va falloir tourner la page ». Lassé de l'entendre lui, cracher cette haine qu'il semble lui adresser à elle toute seule. Comme si elle était coupable. Comme si tout était sa faute. Un accident pourtant, c'est ce qu'ils ont écrit dans les rapports. C'est l'histoire tout entière, qui n'est autre qu'un vulgaire accident. Derrière Marla, la lumière s'allume dans l'entrée. L'homme est bruyant, se heurte peut-être contre un mur, et la jeune femme referme l'album qu'elle s'empresse de cacher sous la table basse. Il se mettrait en colère si il voyait. Elle déteste le voir en colère, elle déteste le sentir se tendre tout entier, lui prédateur, et elle alors si vulnérable. Pourtant Marla se lève, s'approche de ce chien cabossé qui se prend pour un chien, la tasse toujours nichée entre ses doigts. Elle sort de la pénombre, s'adosse à l'encadrement de la porte, son regard s'habituant doucement à la lumière, alors que son cœur s'emballe de voir se dessiner si proche la silhouette de cet être qu'elle a pu tant aimer. Il ne la regarde pas. Il n'a surement même pas fait attention à l'heure à laquelle il rentre. Encore une fois. Elle ne le lui dit pas, elle a arrêté de vouloir le garder pour elle. Quand au milieu de l'océan de tristesse, elle a voulut voir en lui un moyen de la secourir, il n'a rien trouvé de mieux qu'appuyer sur ses épaules chétives pour la faire couler un peu plus. Il retire ses chaussures une à une, peut-être pour se faire croire qu'il est encore capable de ne pas la réveiller. Son corps tangue, et finalement c'est son regard à lui qui tombe sur elle. Un accident cette fois encore. La haine dans son iris est brûlante comme jamais. Il empeste l'alcool malgré les quelques mètres qui les séparent. Comme elle peu la détester, cette épave ivre morte. Comme elle peut détester la forme de ses lèvres, sur lesquelles elle voit se dessiner les sourires de L'enfant. Les doigts de Marla se resserrent contre la tasse en céramique. Elle ne dit rien, le fixe un instant avant d'aller déposer sa vaisselle sale dans l'évier. Elle s'en occupera demain, elle n'a que ça a faire. Dans l'entrée, l'homme n'a pas bougé, il l'observe sans parler. Parfois, dans des moments de plus en plus rare, elle croit voir en lui cette lueur qui brillait dans ses yeux quelques années plus tôt, lors de leur rencontre. Il était alors un héro, chevalier que trop de femmes adulaient pour son titre, et qui pourtant n'avait d'yeux que pour elle. Que pour Marla, cette fille de nul part, gamine perdue dans la grande Amérique. Ce soir là, Silas n'a plus rien du boxeur qu'il était, et Marla elle n'est plus bonne a attirer le regard de personne. Ce soir là, elle grimpe les escaliers sans se retourner, sort une épaisse valise de sous le lit qu'ils partageaient, avant. Il ne la rejoindra pas. Il n'essayera pas non plus de la rejoindre quand elle refermera la porte derrière elle au petit matin.

C'est l'histoire d'un homme et d'une femme. Mais il faut d'ores et déjà que vous sachiez que ça n'est pas une histoire d'amour.

[..]

- aujourd'hui, cape may -

« Je vous en prie, laissez moi vous offrir un café. » L'homme sourit, prince charmant, il tend la main vers elle pour l'aider à se relever. Dans son habit d'homme d'affaire, il la regarde d'une drôle de manière, comme si la jeune femme qui se dessinait devant ses yeux venait de bouleverser son existence tout entière. Du bout des doigts, elle effleure les siens et finalement s'empare de sa main. Pour la première fois depuis longtemps, elle accepte l'aide qu'on lui propose, aussi insignifiante soit elle. Elle ne sourit pas, visage angélique et pourtant impassible, ses yeux immenses posés sur lui, cherchant peut-être un quelque chose qui trahirait ses mauvaises intentions. Elle est jolie, malgré son allure brisée. L'homme sourit de plus belle quand elle sépare leurs mains et essuie les graviers accrochés à son pantalon. « Vous acceptez ? » Debout dans la rue, immobile au milieu des passants, Marla s'imagine lui dire oui. Accepter sa proposition qui n'engage à rien. Elle qui depuis deux années s'est appliquée à fuir les gens. Elle s'imagine pour une fois, à discuter avec un parfait inconnu, légère simplement. Elle s'imagine et finalement, un sourire se dessine sur ses lèvres finement dessinées. Princesse endormit, Marla se réveille. « Oui. Oui, j’accepte. »
Allez savoir pourquoi.

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PSEUDO/PRÉNOM: spf/valentine. ○ ÂGE, PAYS: vingt-quatre ans, france. ○ CONNEXION: 7/7. ○ VOTRE AVIS SUR LE FORUM: que du bon. ○ CRÉDITS: tumblr. AUTRE: I love you

Invité

Très bon choix de scénario, j’adhère

Bienvenue sur le forum et bon courage pour ta fichette ma belle Au plaisir de découvrir ta plume

Excellent choix de scéna.
Bienvenue parmi nous et bon courage pour ta fiche.

je ne peux qu'approuver, ce scénario est fabuleux cryy/

merci à tous les deux, j'espère que Marla vous plaira I love you

marlaaaaa **:

l'avatar est complètement inconnu de moi, mais ça m'intrigue toujours les minois nouveaux
j'ai hâte d'en lire plus, le début est déjà super fluide et touchant bienvenue damoiselle